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A letter to José Luis #1, de Jonas Mekas  © Jonas Mekas, Centre de Cultura Contemporània de Barcelona (CCCB)

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Projection

Jonas Mekas / José Luis Guerin : cinéastes en correspondance

du 02 Janvier 2012
au 07 Janvier 2012
L'un, Jonas Mekas, est né au cinéma en même temps qu'à l'exil, rescapé d'une Europe où il n'avait plus de place. L'autre, José Luis Guerin, né en Catalogne, a grandi avec le cinéma qu'il a fréquenté et pratiqué dès son adolescence, au milieu des années 1970. Ses films, documentaires et fictions, mettent en scène des lieux traversés et transformés par le temp

L'un, Jonas Mekas, est né au cinéma en même temps qu'à l'exil, rescapé d'une Europe où il n'avait plus de place. Arrivé aux États-Unis avec son frère Adolfas en 1949, après avoir fui la Lituanie devant les nazis, après avoir connu les travaux forcés et les camps de déplacés, après avoir vu tomber le rideau de fer, Jonas Mekas découvre le New York de la « Beat Generation » et sa scène artistique en effervescence. Avec quelques sous, il achète une Bolex 16 mm qui ne le quittera plus. Il filme son quotidien, des moments de sa vie et de celle de ses amis et proches,Brakhage, Anger, Smith, Markopoulos, Maciunas, Warhol, Ginsberg, le Velvet, Lennon et Yoko Ono, Dalí… En même temps que son journal, il retrace les heures de l'avant-garde new-yorkaise qu'il défend passionnément dans les colonnes de Film Culture et du Village Voice, à la fois promoteur et archiviste à travers la Filmmakers'Coop et l'Anthology Film Archives qu'il a cofondées. Passé à la vidéo à la fin des années 1980, s'essayant aux installations avec le nouveau millénaire, Jonas Mekas n'a cessé depuis de filmer le présent, toujours vigilant, prêt à capter ces instants de grâce qui tremblent dans ses images, à la fois très proches, absolument contemporaines, et immédiatement nimbées de la douce mélancolie du souvenir.

L'autre, José Luis Guerin, né en Catalogne, a grandi avec le cinéma qu'il a fréquenté et pratiqué dès son adolescence, au milieu des années 1970. Ses films, documentaires et fictions, mettent en scène des lieux traversés et transformés par le temps : le village irlandais où John Ford a tourné L'Homme tranquille, un quartier de Barcelone en mutation (En construcción), une villa normande où un drame se serait noué quatre-vingts ans plus tôt (Thuit), les rues de Strasbourg à la recherche d'une femme (Dans la ville de Sylvia), la pauvreté globalisée au fil des pérégrinations du cinéaste de festival en festival (Guest), sa rue à Barcelone témoin d'une tragédie (Recuerdos de una mañana)…

Qui s'étonnera que Jonas Mekas et José Luis Guerin, enfants des frères Lumière, opérateurs infatigables de leurs lieux, de leurs temps et de leurs habitants aient échangé une correspondance filmée ? Celle-ci, une installation vidéo constituée de neuf lettres, au cœur de la rencontre entre les deux cinéastes, est exposée au Centre Pompidou, parallèlement à la programmation de l'intégralité de leurs films, en leur présence.
 
Jonas Mekas et José Luis Guerin font ici les questions et les réponses. Un échange bref qui éclaire ce qui les occupe, ce qui les lie : un certain rapport au monde, une manière d'y vivre.
 
Source : Centre Pompidou

Publié par Benoît Montigné

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