Ainsi que le relevaient déjà ses contemporains, la musique traverse l'oeuvre de Paul Klee à plus d'un titre. Elle se présente comme l'un des modèles possibles pour la peinture, aux côtés de la poésie et des arts de la scène. Né dans une famille de musiciens, Klee se forme dès la première heure à la pratique du violon et l'entretient sa vie durant. Seul, en duo avec son épouse la pianiste Lily Stumpf ou en quatuor, il interprète de préférence les compositeurs de son panthéon privé : Bach, Mozart, Beethoven, Brahms. Une culture musicale exigeante ressort de ses écrits, touchant à la musique instrumentale autant qu'à l'opéra, au répertoire comme aux compositeurs contemporains qui, de Schönberg à Stravinski, de Bartók à Hindemith, font l'histoire de la modernité. De sa prédilection pour l'«Âge d'or » que représentent à ses yeux l'art polyphonique de Bach et l'opéra de Mozart, Paul Klee a tiré un idéal esthétique. Celui-ci forme l'aiguillon d'une recherche incessante, dans la forme, le style, la technique et le sujet de la peinture. Toute la singularité de l'oeuvre se révèle dès lors dans la pluralité et l'étendue de ses registres, où figuration et abstraction trouvent une égale légitimité. Inspirée par l'idée de polyphonie, elle aspire à une totalité travaillée, construite, à la fois multiple et organisée. Commissaire : Marcella Lista
Publié par Benoît Montigné
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