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Exposition

Saâdane Afif, The Fairytale Recordings

du 18 Mai 2017
au 24 Septembre 2017
A propos de The Fairytale Recordings, les commentateurs évoquent régulièrement Thomas Edison, l’inventeur du phonographe et Rabelais tout à la fois. Il est vrai que l’artiste fait explicitement référence avec cette oeuvre aux technologies d’enregistrement mais aussi à l’auteur du XVIe siècle qui imaginait conserver la parole en la congelant.
Saâdane Afif est l’un des artistes français les plus remarqués de sa génération. Il développe une oeuvre qui prend des formes diverses (performances, textes, sculptures, affiches, installations…). Le thème de la Vanité et une conscience aigüe d’une disparition inexorable des êtres vivants mais aussi selon lui, des oeuvres elles-mêmes, sont au coeur de son travail. 
 
The Fairytale Recordings (2011), une série de huit vases dont un appartient à la collection du Frac, compose l’exposition au Frac Franche-Comté. L’intégralité de la série est présentée pour la première fois en France depuis sa création à la galerie RaebervonStenglin à Zurich. 
 
Cet ensemble est le fruit d’une performance au cours de laquelle la chanteuse d’opéra et actrice Katharina Schrade s’emploie à dire huit textes – précédemment écrits par Tom Morton, Lili Reynaud-Dewar, Mick Peter, Ina Blom et Tacita Dean pour Saâdane Afif – et à déverser ses paroles dans chacun des vases réalisés par les maîtres de la Manufacture de Porcelaine de Nymphenburg d’après un dessin de l’artiste. Chaque vase est ensuite scellé par un couvercle surmonté d’une délicate figurine représentant le premier geste de la cantatrice à chacune de ses prestations. 
 
La forme des vases comme leur fonction fait songer aux vases canopes égyptiens dont le couvercle était à l’effigie du défunt. Si ces objets étaient destinés à abriter les restes d’un humain, à témoigner de son existence et surtout à assurer sa vie dans l’éternité, les vases de Saâdane Afif prétendent conserver quant à eux une trace immatérielle de son passage : sa voix, ses mots. 
 
A propos de The Fairytale Recordings, les commentateurs évoquent régulièrement Thomas Edison, l’inventeur du phonographe et Rabelais tout à la fois. Il est vrai que l’artiste fait explicitement référence avec cette oeuvre aux technologies d’enregistrement (tels des disques, les vases de Afif ont pour finalité de sauvegarder la mémoire des mots prononcés) mais aussi à l’auteur du XVI e siècle qui imaginait conserver la parole en la congelant. Et, c’est bien d’un rêve analogue à celui de Rabelais, qui tient du conte de fées, dont il s’agit ici. 
 
Car The Fairytale Recordings s’embarrasse peu de technologie au final. Elle s’ancre bien davantage dans le symbolique et le poétique : renouant avec un rituel magique et ancestral, la cérémonie qui préside à la réalisation de l’oeuvre a pour dessein d’insuffler symboliquement de l’énergie vitale à des objets, de les doter d’un esprit, en un mot de les « animer », au sens étymologique du terme, pour en faire une oeuvre d’art.
 
Commissariat :
Sylvie Zavatta, directrice du Frac

Publié par Benoît Montigné

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