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Erik Satie
Refusant l'académisme et la musique de son temps, toujours en quête d'imagination et d'innovations, Erik Satie acceptera de composer la musique du ballet Parade en 1917 dans le cadre des Ballets Russes de Serge de Diaghilev sur un argument de Jean Cocteau ; la musique, très novatrice et très originale, fait l'objet d'un véritable scandale. Cultivant l'art des bruits, Satie intègre à l'orchestre des instruments tout à fait inédits à la recherche de sonorités nouvelles : sirènes, coups de revolver, machines à écrire… en bref une musique expérimentale jugée inutile, ridicule et provocatrice par le public parisien.

Dans cette idée d'évolution vers l'atonalité, vers un art sonore, et dans un contexte d'émergence du cinéma, un bref aparté sur le compositeur Erik Satie semble pertinent. Rappelons tout d'abord qu'en 1905, il s'inscrit à l'école de musique la "Schola cantorum" pour y étudier le contrepoint et l'orchestration. Refusant l'académisme et la musique de son temps, toujours en quête d'imagination et d'innovations, il acceptera de composer la musique du ballet Parade en 1917 dans le cadre des Ballets Russes de Serge de Diaghilev sur un argument de Jean Cocteau ; la musique, très novatrice et très originale, fait l'objet d'un véritable scandale. Cultivant l'art des bruits, Satie intègre à l'orchestre des instruments tout à fait inédits à la recherche de sonorités nouvelles : sirènes, coups de revolver, machines à écrire… en bref une musique expérimentale jugée inutile, ridicule et provocatrice par le public parisien. Cette qualification est légitimée dans un ouvrage de David Cope [cité], qui considère Satie comme un pionnier de la tradition expérimentale, au même titre que Charles Ives, Anton Webern ou Edgard Varèse, et l'on peut ajouter à cela que John Cage considère Satie comme le premier avec le Webern précité à avoir renouvelé en profondeur les structures harmoniques conventionnelles. Une autre illustration célèbre, mais cette fois concernant les relations de Satie au cinéma est celle du ballet Relâche, créé en 1924 par les Ballets Suédois de Rolf de Maré. La musique est composée par Satie, l'argument original de Cendrars est revu par Picabia, et le tout est composé de deux parties filmiques, un prologue pendant lequel Satie et Picabia pointent au ralenti un canon sur les spectateurs) et un Entr'acte historique d'une vingtaine de minutes. La musique d'Erik Satie est à ainsi la fois liée au cinéma et à l'art des bruits, et est de plus souvent considérée comme la première manifestation de musique ambient par de nombreux théoriciens de la musique électronique; on peut donc, au regard de ce bref survol de son histoire, considérer Erik Satie comme un des premiers à réfléchir explicitement sur la musique et surtout sa musique, par le biais de partitions graphiquement innovantes, de cynisme et d'ironie structurelle; on pourra ainsi le qualifier de premier "méta-musicien", au sens formel, puisque le vingtième siècle sera complètement emprunt d'une telle réflexion, chaque champ de recherche ou de réflexion commençant à réfléchir sur ses conditions d'émergence, notamment par le biais de l'épistémologie.


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