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Trisha Donnelly - The Vibration Station (2002)

AGENDA

Exposition

Tympanrétine. Pratiques musicales dans les arts visuels

du 14 Juillet 2019
au 14 Décembre 2019
Les œuvres qui constituent cette exposition sont nourries de la culture ou de la pratique musicale de leur auteur, expert en launeddas de Sardaigne, batteur de rock, virtuose de la guitare électrique et collectionneuse d’iconographie rock, admirateur du phrasé baroque ou parolier en puissance…
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
 
Michel Aubry | Glen Baxter | Serge Conte
Trisha Donnelly | Sammy Engramer | Nicolas Fenouillat
Yann Grolleau | Bertrand Lavier | Elodie Lesourd
Pascal Lièvre | Thierry Mouillé | Ugo Rondinone (visuel)
 
collection FRAC Poitou-Charentes et prêts des artistes
 
Certes la consommation musicale est aujourd’hui largement dématérialisée. Mais sa production, son jeu en direct, ses produits dérivés, sont éminemment tangibles et visuels : instruments, accessoires, dispositifs d’enregistrement ou de concert, performances scéniques, matériel de diffusion publique ou supports commerciaux, clips vidéo… La musique, vaste ressource de matériaux et d’imaginaires, toutes esthétiques confondues, se prête évidemment aux appropriations, évocations et reformulations plasticiennes. La musique et les arts visuels partagent, par ailleurs, un large champ lexical propice aux expériences de synesthésie. 
Les œuvres qui constituent cette exposition sont nourries de la culture ou de la pratique musicale de leur auteur, expert en launeddas de Sardaigne, batteur de rock, virtuose de la guitare électrique et collectionneuse d’iconographie rock, admirateur du phrasé baroque ou parolier en puissance…
 
Si Tympanrétine, l’exposition, était un album de musique, ce serait un florilège, un medley :
 
01 : Spinellu in Sol M, Spinellu A Pippia in Sol, Medina MM in Ré, Simpagna Fiorassiu M in Sol, Fiorassiu MM in Ré, Puntu de Organu M nou Spinellu MM in Sol, Medina Mankosedda in Ré, Fiorassiu M in Ré ou Medina A Pipiam in Ré, Spinellu A Fiuda in Sol : Michel Aubry enchaîne neuf morceaux de launeddas, cannes de Sardaigne, en un assemblage de polygones équivalents. 
02 : Du plus profond du Poitou-Charentes se préparent les réjouissances ! À la lueur de la broche, une dame aux lunettes noires et écouteurs se met dans l’ambiance alors qu’un trouvère teste l’amplification de son luth électrique… Le nonsense si britannique de Glen Baxter décoiffe autant que le concert qui s’annonce.
03 : En direct de Reykjavik, plus plastiques que jamais et indifférents aux heurs, malheurs et retour en grâce du vinyle, les Zonzon Records de Serge Comte se gondolent comme aucun 33 tours en rejouant les pochettes des B52’s, The Who, Barry White, Niagara, Public Enemy, Kiss, Carlos, Supertramp, 50 cents, Joe Dassin, Kraftwerk, France Gall, Björk… en une improbable discothèque brutalement pixélisée. 
04 : Trisha Donnelly compresse en une toute petite photographie densément sculpturale et intensément silencieuse le son monumental d’un orgue cathédral. 
05 : Sammy Engramer voit le noir en blanc, le vinyle en cornée, l’étiquette en iris, le percement en pupille, le 45 tours en œil pour une collection de morceaux, d’albums ou de groupes aux noms oculaires.
06 : Dans la chambre anéchoïde de l’IRCAM, Nicolas Fenouillat enregistre un dialogue de sourds. Les langues claquent, les gestes bruissent et remplissent le Silence de John Cage d’une vibrante poésie.
07 : Une scène-socle-installation pour une guitare-embauchoir-sculpture ! Yann Grolleau poursuit son travail d’hybridation des formes et des références à la croisée du rock et des arts plastiques. Il crée, ce faisant, dans l’exposition Tympanrétine, le juste endroit pour les concerts qui y sont programmés. 
08 : La guitare électrique de Jimi Hendrix ? Celle de Johnny Hallyday ? Aria Pro II, à l’instar de tel cône de chantier, de tel skateboard ou de tel parpaing de la même série des objets soclés, a bénéficié d’un soclage sur mesure digne des chefs d’œuvres de l’art antique ou des trésors ethnographiques. Bertrand Lavier fait de cette banale guitare d’étude l’objet de toutes les attentions. 
09 : Hyperrockaliste ! Précise comme une chercheuse et généreuse comme une guitariste de metal, Élodie Lesourd, lorsqu’elle ne performe pas, agence en séries, collages, peintures abstraites ou hyperréalistes, les artefacts et l’iconographie issus de son immense culture. Musicale en général et rock plus particulièrement.
10 : L’éternel retour, texte d’Alain Badiou, est chanté en contre-ténor à la manière de Klaus Nomi par Florent Matéo couvert de paillettes noires en superposition des Rotoreliefs de Marcel Duchamp, sur The cold song de Henri Purcell. Reprises, mixages, traductions, travestissements, fondent l’œuvre visuelle, musicale, littéraire, philosophique et politique de Pascal Lièvre.
11 : Porte A porte B porte C porte D E F , ; : 1 2 3 4 autant que de touches d’un clavier d’ordinateur, chacune tendue d’une corde. En solo ou en groupe, à vous de jouer une improvisation alphanumérique et musicale à l’échelle du lieu dans l’installation de Thierry Mouillé !
12 : En cercles concentriques de couleurs par deux immenses cibles floues, en nuées continues de sons de batterie par une installation de haut-parleurs : optiques ou acoustiques, les ondes d’Ugo Rondinone se propagent pour stimuler tous nos sens.
 
Tympanrétine, l’exposition, est aussi une scène atypique ouverte à de multiples partenariats, accueillant tout l’automne performances musicales, concerts et pratiques amateurs.
 
Alexandre Bohn, 
Mai 2019.

Publié par Benoît Montigné

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