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Russolo orchestra © D.R.
Ce colloque est organisé dans le cadre de l'exposition « Musicircus » et du projet Labex Arts H2H « La fabrique des arts sonores », en partenariat avec le Centre Pompidou-Metz et avec le soutien de l’équipe EPHA du laboratoire AI-AC de l’université Paris 8.

Que les sons agissent sur les corps et les comportements est une idée ancienne, accompagnant l’histoire de la musique comme celle des passions qu’elle serait censée attiser ou apaiser. Loin d’être cantonnés à la sphère de leur autonomie supposée, les sons musicaux sont alors perçus à travers la possible altération, ou à l’inverse stabilité, des états et des humeurs qu’ils favoriseraient. Que de telles facultés soient fantasmées ou effectivement éprouvées, elles n’en révèlent pas moins une pensée du sonore en tant que puissance affective, intégrant ses enjeux à l’ordonnancement des configurations sensibles qui régissent non seulement les corps isolés des individus, mais aussi la société et l’ensemble des relations qui la constituent. Selon une telle perspective, le son ne serait plus simple vibration, mais un véhicule et, ce faisant, un agent des affects qui composent et structurent le champ social.

À y regarder de plus près, les affects portés par les sons et leurs fréquences semblent aujourd’hui œuvrer, de manière plus ou moins discrète, dans de nombreux pans de la vie sociale, participant de nos usages quotidiens d’appareils connectés ou de la renégociation constante de l’espace public, jusqu’à sous-tendre les conflits qui animent la cité et les politiques qui tentent de la légiférer. Autant d’objets propres à l’introspection que les pratiques contemporaines en arts sonores ont tôt fait d’investir. Ainsi des travaux sur les environnements sonores et la constitution des ambiances, de la reconsidération critique de nos modalités d’écoute, de la déconstruction des partages culturels et géopolitiques inhérents aux particularités des langues et des accents, de la captation des flux inaudibles des ondes électromagnétiques, ou encore de l’attention portée au rôle du design sonore au sein des politiques urbaines et des stratégies industrielles. Les arts sonores n’ont de fait de cesse de questionner nos usages des sons et leur influence sur le quotidien, autrement dit la formation même de nos cultures sonores.

Intervenants : Daniele Balit, Dieter Daniels, Thierry Davila, Daniela Silvestrin, Jean-Paul Thibaud, Juliette Volcler, Anne Zeitz

Programme :

10h30 : Discours d’ouverture, Jean-Marie Gallais (Centre Pompidou-Metz)

10h45 : Introduction, Matthieu Saladin (Université Paris 8)

11h : Imprégnations atmosphériques, Jean-Paul Thibaud (CNRS, CRESSON) – Discutant : Roberto Barbanti (Université Paris 8)

12h : Vie et mort d'un ingénieur illusionniste, Juliette Volcler (Chercheuse indépendante) – Discutant : Makis Solomos (Université Paris 8)

13h : Pause

14h30 : Écologies des transmissions : l’art comme radar à l’âge de l’électromagnétisme vécu, Daniela Silvestrin (Chercheuse indépendante et curatrice) – Discutant : Emanuele Quinz (Université Paris 8)

15h30 : Esthétique et technologie de la simultanéité globale de la Première Guerre mondiale à nos jours, Dieter Daniels (HGB) – Discutant : Jean-Philippe Antoine (Université Paris 8)

16h30 : Politique des affects sonores chez Max Neuhaus, table ronde avec Daniele Balit (ISBA), Thierry Davila (MAMCO) et Anne Zeitz (Université Rennes 2) – Modérateur : Matthieu Saladin (Université Paris 8)

17h30 : Discussion conclusive

Publié par Fanny Testas

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